Démocratie à genoux
Les témoignages, parus cette semaine dans la presse, de membres du mouvement Mali sont choquants à plus d'un titre. Arrêtés pour avoir tenté de rompre le jeune en semi-clandestinité dans les environs de Mohammedia, ils ont été interrogés pendant plusieurs heures dans des conditions pour le moins étranges.
Passons sur l'opportunité de l'action en elle-même et la crédibilité de ses auteurs (le débat est ouvert) et prenons, à titre d'exemple, le cas d'Aziz Yacoubi. Ce jeune homme raconte comment il a, à chaque fois, été obligé de se mettre à genoux pour répondre aux questions de plus de dix personnes autour de lui. Il a, à chaque fois, été contraint à s'asseoir par terre. "Une chaîse, c'est trop de luxe pour les gens comme toi", lui a presque affirmé un policier, apparemment plus gradé que les autres. Le jeune homme a également été traité de tous les noms. De mécréant à fils de pute en passant par amazigh (considéré comme une insulte au commissariat de Mohammedia).
Certains diront que le jeune Aziz peut s'estimer heureux qu'il n'ait pas été violenté ou torturé par ces policiers. Et c'est sans doute vrai. Mais c'est triste pour ce pays. Un pays capable de mobiliser des millions de dollars pour construire des ponts, des autoroutes et des ports mais totalement impuissant face à ces petites dérives autoritaires du quotidien, qui peuvent arriver à chacun d'entre nous et qui nous font sérieusement douter des ambitions démocratiques du plus beau pays du monde.
DB.
Passons sur l'opportunité de l'action en elle-même et la crédibilité de ses auteurs (le débat est ouvert) et prenons, à titre d'exemple, le cas d'Aziz Yacoubi. Ce jeune homme raconte comment il a, à chaque fois, été obligé de se mettre à genoux pour répondre aux questions de plus de dix personnes autour de lui. Il a, à chaque fois, été contraint à s'asseoir par terre. "Une chaîse, c'est trop de luxe pour les gens comme toi", lui a presque affirmé un policier, apparemment plus gradé que les autres. Le jeune homme a également été traité de tous les noms. De mécréant à fils de pute en passant par amazigh (considéré comme une insulte au commissariat de Mohammedia).
Certains diront que le jeune Aziz peut s'estimer heureux qu'il n'ait pas été violenté ou torturé par ces policiers. Et c'est sans doute vrai. Mais c'est triste pour ce pays. Un pays capable de mobiliser des millions de dollars pour construire des ponts, des autoroutes et des ports mais totalement impuissant face à ces petites dérives autoritaires du quotidien, qui peuvent arriver à chacun d'entre nous et qui nous font sérieusement douter des ambitions démocratiques du plus beau pays du monde.
DB.