mardi, septembre 26, 2006

Bon ramadan ... à ceux qui y croient !

"Et pourquoi je devrai faire le Ramdan a sidi, yallah ga3 !". Cette question / affirmation m'a été posée par un ami sur la terrasse d'un café casablancais, la veille du premier jour du Ramadan. Et alors, répondis-je, le Ramadan est un acte religieux que chacun est libre de pratiquer ou pas ... tout comme la prière, la zakat, le haj, etc.

Et pourtant, au fond de moi, la question de mon ami m'a sérieusement embarrassé. Parce que comme lui, nous sommes plusieurs à nous poser des questions, défendues il y a encore quelques années. Pourquoi jeûner ? Pourquoi donner ? Pourquoi devoir faire ceci ou cela ? Sous d'autres cieux, on appelle cela un esprit critique. Chez nous, jusqu'à il y une dizaine d'années, c'était de la d’sara.

Mais revenons au Ramadan. Mon ami est-il capable de trouver une réponse à sa question ? Rien n'est moins sur. Notre apprentissage de la religion a toujours été basé sur deux choses, totalement irrationnelles : les interdits et la punition suprême : l'enfer. Combien d'entre nous savent pourquoi il faut prier, que le jeûne peut avoir des vertus purificatrices sur l’âme et le corps, quelle est notre conception de la religion, de la spiritualité ? Silence radio.

Aujourd’hui, le monde a changé. Les langues se sont déliées et le sacré perd chaque jour un peu plus de terrain au profit de la logique et de la raison. Ma petite nièce (4 ans) attaque Power Point après avoir maîtrisé Word, elle trouve « que la vie est compliquée », parle quelques mots d’anglais et peut vous demander de « la rappeler parce qu’elle est occupée ». Je ne pense pas que dans quelques années, elle jeûnera, juste parce que tout le monde jeûne et que sinon, elle irait en enfer.

DB.

mardi, septembre 19, 2006

Humeurs en vrac ...

Pensée du matin : Descartes doute, le marocain sait. Ne me demandez pas pourquoi, je ne sais pas, sans doute une affaire d'humeur matinale.
Bêtise du matin : le titre trône en gros caractère sur la Une de Attajdid. "Sheikh Qaradaoui autorise les marocains à contracter des crédits immobiliers à intérêts". Ta3t allah wash had nass 3endhoum shi 3qel ? Zaama, tout marocain du 21ème siècle que je suis, je vais attendre que le valeureux sheikh qui habite à côté d'une base militaire américaine au Qatar, m'autorise à contracter un prêt pour habiter ... chez moi. Ce truc, chez nous au Maroc, on l'appelle Dkhoul F'sehha, pour rester poli ! Et puis vous savez quoi ? L'autre jour, le même cheikh a autorisé sur Fatwa, une chanteuse "pulpeuse" libanaise, à se trémousser tranquillement sur scène parce qu'elle a fait une chanson pour le Liban, et parce que le vieux Sheikh dit s'être assuré de sa bonne ... foi. C'est quand qu'il se mettra aux visas Shengen spécial paradis le vieux moufti ?
Pensée du matin : Cette pensée va peut être m'attirer des foudres mais elle va à Hamidou Laânigri. Je fais ma revue de presse ce matin et je lis, je vois des caricatures humiliantes traitant de sa disgâce. Tout en reconnaissant à tous les journaux leur droit à caricaturer tout et n'importe quoi, je garde une petite pensée humaine pour un homme au parcours impressionnant et un militaire tenace qui s'est fait lui-même, malgré ses nombreuses dérives.

DB.

mardi, septembre 12, 2006

Appel à dons

Je déteste cette formule mais c'est tout ce que je peux pour un ami sincère et honnête. Rappelez-vous d'Adil Hanine, le batteur de Hoba Hoba Spirit. Rappelez-vous de son père séquestré dans une clinique privée à Marrakech suite à un accident de la circulation et une facture restée impayée. Aujourd'hui, ce vieil homme a été amputée des deux jambes (la responsabilité de la clinique est certainement engagée, mais ce n'est pas le propos).
L'opération devait se faire dans l'urgence et nécessitait 11.000 Dhs que les amis d'Adil ont pu emprunter. Aujourd'hui, il s'agit de rembourser cette petite somme, si on se met à plusieurs. Je ne sais pas comment on peut faire mais si vous êtes prêts à nous aider, laissez un message sur ce blog. J'essaierai de vous contacter. Merci à toutes et à tous.

Voici le link pour relire le premier post sur l'accident du père d'Adil : http://dbbled.blogspot.com/2005/12/la-rage.html

DB.

mercredi, septembre 06, 2006

Lettre à Salvador

Vous savez ce qui me surprendera toujours (agréablement) dans les blogs ? Ce sont les commentaires. En un mot comme en mille, j'adore. Royalistes, anarchistes, islamistes, jemenfoutistes ... on y trouve de tout, un joyeux bordel cacophonique et chaleureux à la marocaine. Un récent commentaire sur mon premier post de la rentrée m'a particulièrement intrigué, celui de Salvadorali. Lisez le si vous voulez. Une dizaine de paragraphes qui traduisent une pensée cohérente, avec des mots bien choisis. Un pur régal. Pour prolonger le plasir (le mien et celui de Salvador au moins), j'ai décidé de lui répondre par un nouveau post (aussi cohérent que le sien, je l'espère).

Que me repproche mon ami Salvador ? Pèle mêle, il me trouve trop grincheux par rapport au système, irrespectueux de SM, que mon magazine Telquel déshonore la profession. Salvador veut aussi me convaincre que la société si vile (joli jeu de mots mon ami) est pourrie, que le système politique est plus complexe que je ne crois et que la gauche est à l'origine de la faillite de ce pays.

Commençons par le système. Je ne suis pas contre lui, j'en fais partie. Je suis tout aussi marocain que toi mais permets-moi (c'est une façon de parler bien sur) de penser qu'on peut avoir mieux, qu'on gagnera à renouveler nos élites, à mieux répartir nos richesses, à arracher chaque jour un peu plus de libertés à ceux qui veulent nous en priver, à rendre chaque gouvernant responsable de ses actes devant des électeurs qui l'auront librement choisi.

Voilà ce qui nous amène au roi. Je le respecte tout autant que toi mais je me reserve le droit de le critiquer. Je lui refuse sa sacralité, parce que c'est un être humain comme toi et moi. Je n'aime pas qu'il ait tous les pouvoirs parce qu'il n'en ait comptable devant personne. Je m'indignerai toujours contre ses dérives, où les dérives de l'Etat qu'il dirige. Parce qu'une police qui torture un islamiste aujourd'hui torturera un architecte, un médecin ou un garagiste demain, c'est une question de principes. Je ne veux plus avoir peur en entrant dans un commissariat de police, craindre le pire devant un juge et me sentir malade dès que je franchis la porte d'un hôpital public. Maintenant quand ce même roi a le courage de virer un Basri et de faire voter la Moudawana, je dis Bravo MAJESTE. Votre rôle justement, c'est d'arbitrer dans les grandes causes qui décident de l'avenir du pays, et de rester au dessus des petites affaires partisanes de tous les jours.

Vous l'aurez compris, voici donc ma transition vers la scène politique. De quelle réalité politique complexe parles-tu mon ami ? Regardes autour de toi, tous les partis, de l'aveu du ministre de l'intérieur en personne, achètent des voix. C'est pas très complexe : tu payes, tu passes. Pas de programmes, pas d'alliance ... aussi simple que chez Marjane ou Acima. et puis crois moi, la société civile n'est pas si vile que ça. Pour avoir parcouru ce pays en long et en large, c'est la véritable chance de ce pays. Tu sais pourquoi ? Parce que quand une association se crée dans un jbel paumé, c'est pour répondre à un besoin de la communauté et non pour réclamer des réformes constitutionnelles ou discuter de la laicité. Maintenant, comme dans tout autre domaine, il y a le bon ou le mauvais.

Passons à la gauche (je ne sais pas combien de gens lisent encore ce post, en tous cas merci à vous). Je n'ai jamais été à gauche mon ami, ni à droite. Mais j'estime qu'il y a encore un espoir politique, que ce pays bouillone et que ses jeunes ne sont pas tous désabusés et dégoutés. Que comme leurs aînés des années 70 et 80, ils défenderont chacun, son projet de société (c'est ce qu'on fait peut être inconsciemment sur nos blogs, et c'est heureux). Documentes toi sur un parti comme le PSU par exemple. On en reparlera.

Telquel, wa ma adraka ma telquel. C'est un magazine qui a ses lecteurs et ses détracteurs. C'est tout ce que j'ai à dire.

Mon ami, ce pays est tout autant le mien que le tien. Mais de grâce, fais moi plaisir, la prochaine fois, essaies de me convaincre plutôt que de me demander de penser comme toi. Nul ne détient la vérité et la pensée unique est peut être le danger qui nous guette tous.

Amicalement.
DB.

vendredi, septembre 01, 2006

Retour de vacances

Salut les amis,
De retour des vacances aujourd'hui. J'ai découvert un coin assez intéressant, lu un super bouquin et vu deux jolis films, entre autres. Je vous en parlerai plus tard. Bonne rentrée à toutes et à tous.

DB.