jeudi, décembre 15, 2005

Principes

J'ai attendu assez longtemps avant de réagir à vos commentaires concernant le cas Ariri. Certes, beaucoup d'entre vous ont raison de trouver que "Yan3el din m'ha blad" est de la provocation, que "le dossier d'Al Ayam est truffé d'erreurs" ou que "la presse en fait trop". Cela prouve une chose : les lecteurs que vous êtes sont assez adultes et critiques pour distinguer le travail professionnel de la provocation gratuite et amateur. Et je vous rassure tout de suite, vous n'êtes pas une minorité. Comme vous, il existe des milliers de lecteurs qui passent des heures à commenter la presse qu'ils ont lu le week end sur les terasses des cafés, qui boycottent un titre parce qu'il ne mérite plus leur respect, etc. Comme vous, il existe donc un lectorat (très réduit certes) mais moins bête que ne croient certains. Un lectorat qui n'a pas besoin qu'on arbitre pour lui.
Je vous dis clairement ce qui me dérange dans l'affaire Ariri. Aujourd'hui, son imprimeur a peut être eu raison de refuser de l'imprimer parce que son accroche est "réellement" trop poussée. Il a eu gain de cause finalement. Qu'est ce qui l'empêchera (lui ou un autre) à l'avenir, de sévir à nouveau, pour moins que ça ? C'est une question de principe les amis. Il y a un code de la presse et une justice, peut-être liberticides. Mais en exerçant dans ce pays, nous acceptons de jouer leur jeu. Empêcher une personne d'imprimer son journal sur la base d'une appréciation personnelle, et donc, subjective est une atteinte à sa liberté. Tolérerez-vous, par exemple, qu'un imprimeur refuse d'imprimer un journal parce qu'il traite de pédophilie, parce qu'il dénonce une grosse affaire de corruption, etc. Qu'est ce qui l'en empêchera si le précédent existe, et qu'il a été toléré ?
Il ne sert à rien de dire qu'on est contre la peine de mort si on tolère qu'elle soit appliquée, exceptionnellement, aux islamistes du 16 mai. Pareil pour la torture, la détention arbitraire, les enlèvements, la censure, les libertés, etc. Il est des choses qui ne se négocient pas au cas par cas.
Et d'avance, merci de vos idées les amis.

DB.

5 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Je suis tout à fait d’accord avec toi, mais vois-tu peut-être que cet imprimeur a plus pensé aux conséquences qu’à n’importe quel autre code d’honneur -(ce sera la porte ouverte à d’autres actes d’intimidations)-.
Aller jusqu’à insulter sa patrie dans ces termes là ne relève nullement d’une quelconque liberté mais d’un abus de liberté qui tend vers la vulgarité. Je n’aurai jamais acheté un journal dont le gros titre est "Allah Yn3al dinm'ha blad".
La première page, c’est la vitrine du journal et quand cette vitrine affiche un langage choquant et vulgaire à quoi bon de gaspiller mon argents pour ce « Canard déchaîné » (sourire)
Beaucoup insultent leur pays sans vraiment le dire ouvertement, mais crois moi même ces gens là ils n’accepteront jamais de lire sur les pages d’un journal ce qu’ils pensent si bas, hypocrites ?peut-être bien….
Je croyais que les journalistes étaient plus futés que ça, sans ces propos injurieux n’y a t-il pas une formule moins choquante et plus vendeuse. Le lectorat a t-il vraiment besoin d’être choqué, secoué pour qu’il réagisse à l’information ?
Pour régler ses comptes avec un système on doit inventé son propre code d’honneur quitte à devenir un hors la loi, mais pas n’importe lequel !

3:33 PM  
Anonymous Anonyme said...

Rien à dire. Ka a tt dit...

4:53 PM  
Anonymous Anonyme said...

Cette affaire m’interpelle beaucoup, je suis marocaine et chaque jour je vois que mon pays a des défauts monstrueux, je vois l’arbitraire, je vois de l’anarchique mais je vois aussi de la solidarité et je vois du bonheur et j’en conclus que malgré tout j’aime mon pays, autant que je pourrais aimer mon frère ou mon père s’il avait tous les défauts du monde. Bon, c’est vrai que je commence par une note très émotionnelle et peut être un peu trop utopique mais c’est pour dire que je n’accepterais jamais qu’on insulte mon pays de cette manière, que si par exemple quelqu’un s’aventurait à me dire voilà les défauts de ton père ou de ton frère même si c’était une sœur ou encore un cousin je serais fâchée et je n’accepterais jamais qu’on en dise du mal comme ça.
Ceci étant dit, je m’insurge plus contre la vulgarité des propos et de l’inintelligence du traitement de son dossier que de la liberté que la presse devrait avoir à reporter le malaise de la nation. Nous avons tous besoin en tant que personnes d’être critiqués pour pouvoir avancer, mais la critique, et c’est la base, doit être constructive et doit avoir pour objectifs de rectifier les choses qui vont mal. Attaquer le moral des troupes ne sert qu’à installer la rancœur dans le cœur des gens et leur faire vivre mal leur statut de citoyen ou résident marocain, parce que ne l’oublions pas le Maroc abrite aussi des non marocains.
Je pense qu’il faut respecter son pays et respecter ses compatriotes avant de vouloir les critiquer, parce que pour moi la critique est aussi un acte de protection, on ne critique une personne ou une chose que si on y est attaché et on veut qu’elle change pour le mieux, jamais quelqu’un n’a critiqué quelque chose qui ne le touche pas de près, avez-vous déjà entendu quelqu’un critiquer la politique du Lichtenstein ?
Maintenant, il est un fait que le pays passe par une période ou l’anarchique se voit, s’il se voit ça veut qu’il nous atteint. Je ne veux pas défendre l’imprimeur mais je dis que je le comprends à 100%, nous avons récemment vu que son corps de métier est aussi en ligne de mire alors que le code de la presse le protége en tant que prestataire de service. Mais il est en droit dans ce contexte, à mon avis, de se protéger et de refuser de publier un titre qui lui semble être à l’encontre de certains principes de base que je partage. Maintenant, il est vrai que si, en plus de l’état, les imprimeurs commencent à exercer de la censure on sera dans une mauvaise passe, mais je pense que c’est aussi à une certaine presse d’utiliser l’intelligence qu’il faut pour passer les messages les plus importants avec la diplomatie et le tact qui leur convient. Les grands diplomates et les chefs d’état parlent de guerre en restant courtois. Soyons intelligents et passons les bons messages de la bonne manière.

11:17 AM  
Anonymous Anonyme said...

ariri a raison de dire les choses que beaucoup de gens disent courament et tout haut pourquoi se choquer ou avoir l'air lorsque c'est écrit sur un journal où voulez vous faire une autre censure entre ce que je dis et ce que je permet aux autres d'écrire

9:45 PM  
Anonymous Anonyme said...

Comme l'a si bien dit DB la liberté
n'est pas négociable.On la prend ou on la laisse car voyez vous ces mêmes argûments que vous brandissez aujourd'hui("vulgaire",
"immature","insultant")et j'en passe,d'autres et autrement plus intolèrants que vous serons en droit de les utiliser demain contre vos libertés à vous.Je ne sais qui a dit un jour:"le facisme commence toujours par des mais..."

7:35 PM  

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